29.10.08

Le monde au coin de la rue.

Monsieur Attigh est quelqu’un de spécial. Il parle un Français souriant. Mais ce n’est pas ça qui est spécial. Quand nous l’avons rencontré, nous étions au bout du rouleau et, encore une fois, au bord de la panne d’essence. Il nous a donné l’énergie de terminer notre périple. Monsieur Attigh a l’air un peu gauche et timide. Mais dès qu’il raconte les histoires de Djadibami, son village de Mauritanie dont personne ne connaît l’orthographe exacte, il nous ouvre les portes d’un autre monde. Comme celui du mur de l’espoir. Sur ce mur brûlé par le soleil de l’été qui s’achève, les carrés, les ronds et les triangles, racontent la vie des gens qui l’ont décoré. Des passants, des gens tristes, des gens heureux qui ont pris le pinceau pour mettre de la couleur dans la sécheresse d’une ruelle mauritanienne.

Écouter Monsieur Attigh, c’est déjà un autre voyage.

Pourquoi chercher si loin ce qu’on a si près ? La Khaïma, le restaurant de Monsieur Attigh, est au bout de la rue. À deux pas, il y a Vito, le boucher Italien, Georges, l’épicier Grec, le Special’s de Wilensky, les crêpes de Simoun, les fleurs de Tamey, les confitures de Marek, le sourire de Stavros, la poutine de Martin…

J’ai vidé le Westfalia. Yves a sélectionné ses photos. J’ai tracé sur la carte notre trajet, il avait la forme d’un poisson. La rédactrice en chef nous attendait depuis une semaine. Elle m’a dit que j’avais besoin d’une bonne douche.

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